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« C’est en tant que chef d’entreprise que j’ai choisi de m’engager en politique » par Franck Riester

Diplômé de l’Institut supérieur de gestion, Franck Riester obtient par la suite un master en gestion des collectivités territoriales à l’ESSEC. Poursuivant son activité de chef d’entreprise, il s’engage en politique dès 1995, en tant que conseiller municipal de la ville de Coulommiers en Seine-et-Marne. Franck Riester rejoint les bancs de l’Assemblée nationale à partir de 2007 et devient maire de sa ville en 2008.

Franck Riester, vous êtes l’un des rares parlementaires à avoir conservé, en parallèle de vos mandats, votre activité de chef d’entreprise. En quoi cela influence-t-il votre action ?

Après avoir commencé ma carrière au sein d’un grand groupe d’audit, je me suis consacré au développement de l'entreprise familiale fondée par mon grand-père, et je dirige toujours actuellement plusieurs concessions automobiles en Seine-et-Marne, dans l’Aisne et la Marne. C’est donc en tant que chef d’entreprise que j’ai choisi de m’engager en politique. Je suis convaincu que davantage de personnes issues de la société civile devraient y être représentées : le renouveau de notre démocratie passe par une meilleure représentation des forces vives de la Nation.

Cette proximité particulière avec le monde de l’entreprise est bien évidemment un atout dans mes mandats d’élus, tant à l’échelon local que national. En tant que maire de Coulommiers et président de la communauté de communes du Pays de Coulommiers, je me suis attaché à redynamiser un territoire qui n’a pas été épargné par la crise. Ainsi, suite à la liquidation judiciaire de l’imprimerie Brodard Graphique en 2010, je me suis mobilisé pour reconvertir les 11 hectares de ce gigantesque site industriel. Mon objectif prioritaire était d’y réimplanter des entreprises artisanales et industrielles car elles sont créatrices d’emplois. 18 mois après la fermeture de l’imprimerie, la Ville de Coulommiers et un groupement d’entreprises de la région rachetaient la totalité du site. Six ans plus tard, une nouvelle entreprise industrielle finalise actuellement son implantation. Au total, cela portera à plus de 120 le nombre d’emplois qui apportent une nouvelle vie à ces bâtiments situés au cœur de la zone d’activités de Coulommiers. Notre détermination à réindustrialiser le site a payé et a permis à des PME innovantes et performantes de se développer, de gagner de nouveaux marchés et de maintenir et créer des emplois sur notre territoire.

S’investir pour son territoire passe également par la recherche de solutions innovantes et adaptées localement afin de dynamiser l’activité et de s’adapter aux évolutions du monde de l’entreprise. Dans ma circonscription, beaucoup d’habitants font des trajets importants pour se rendre à leur travail : des solutions modernes doivent donc être mises en place pour répondre à un certain nombre d’enjeux en matière d’attractivité économique, de développement durable et plus généralement d’amélioration de la qualité de vie. Ainsi, d’ici la fin d’année 2016, j’aurai l’occasion d’inaugurer à Coulommiers un télécentre et un espace de travail collaboratif. Il s’agit d’un tiers lieu de travail ouvert aux salariés de grandes entreprises, de l’administration, des PME et TPE, aux commerciaux, aux créateurs d’entreprises et aux indépendants, qui souhaitent disposer d’un espace de travail professionnel situé à proximité de leur domicile. L’objectif est de réduire les déplacements quotidiens pour les salariés et étudiants se déplaçant vers l’ouest de la Région Ile-de-France, de créer des espaces de télétravail performants et adaptés aux besoins des entreprises, salariés et travailleurs nomades, et enfin de faire émerger des espaces de formation à distance.

 

Et sur le plan national ?

J’ai toujours été convaincu qu’au Parlement notre mission est avant tout de libérer les énergies. C’est pourquoi je me suis investi sur les questions économiques dès mon premier mandat (2007 – 2012), en votant notamment en 2009 la création du statut d’autoentrepreneur.

Aujourd’hui, je m’oppose fermement à la politique économique de la majorité socialiste : fondée sur le recours à l’impôt et refusant toute réforme d’envergure, elle décourage l’initiative, sanctionne les classes moyennes et punit ceux qui entreprennent. Les conséquences catastrophiques de cette politique sont flagrantes sur le marché de l’emploi : depuis que François Hollande est Président de la République, la France compte 685 000 demandeurs d'emploi en plus en catégorie A, un comble pour un chef de l'État qui a fait de l'inversion de la courbe du chômage une priorité ! Et ce ne sont pas les mesures prises par le gouvernement, comme la multiplication des contrats aidés, des chocs de simplification illisibles pour les entreprises ou une loi Travail en grande partie vidée de sa substance peu après sa présentation publique, qui vont changer la donne.

 

Quelles solutions préconisez-vous ?

Mois après mois, les chiffres calamiteux du chômage soulignent à quel point il est urgent de réformer notre économie bloquée par des politiques nocives.

Car le chômage n’est pas une fatalité. La reprise a profité à nos voisins européens : le retour de la croissance et les réformes qu’ils ont su mener ont eu des effets bénéfiques sur le marché de l’emploi. Ainsi, alors que le taux de chômage français continue de grimper, celui de l’Allemagne a décru jusqu’à son niveau le plus bas depuis la réunification.

Il s’agit avant tout d’un problème de confiance : le gouvernement actuel semble nier que ce sont les entreprises, qui, par leur activité, créent de la croissance et de l’emploi. Il est donc urgent de réinventer radicalement la politique économique de la France et de remettre l’entreprise au cœur de nos préoccupations. Il faut cesser de créer des contrats aidés précaires, et réduire les impôts pour favoriser la croissance, baisser les charges pour favoriser l’embauche et encourager la formation pour favoriser l’employabilité des actifs. Et pour alléger la fiscalité pesant sur les entreprises, il faut commencer par une diminution significative de la dépense publique.

Je suis par ailleurs convaincu qu’une réforme de notre politique économique ne peut qu’aller de pair avec une réforme des institutions. Il n’est plus possible, au vu de la rapidité à laquelle le monde évolue, de mettre un an à voter un texte comme la loi Macron. Les réformes doivent davantage être élaborées en concertation avec la société civile, mais elles doivent être appliquées rapidement une fois décidées.