Alain Marsaud

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Présence des entreprises françaises à l’international, un enjeu économique majeur par Alain Marsaud

Alain Marsaud, Député de la 10ème circonscription des Français de l’étranger, a mené une carrière judiciaire et de cadre dirigeant d’entreprises privées avant de devenir parlementaire. Attaché au développement des intérêts français dans sa circonscription, il met aujourd’hui à la disposition de ses compatriotes, ses connaissances du secteur privé en les accompagnants dans leurs différentes démarches.

Comment se compose votre circonscription en terme politico-géographique et économique ?

La 10ème circonscription est composée de 49 pays, de l’Irak au nord à Cape-Town en Afrique du Sud, c’est-à-dire le Moyen-Orient et l’Afrique sub-saharienne.

Il s’agit donc de pays forts différents en termes d’implantation de nos compatriotes mais surtout en termes d’activité économique et de présence des entreprises françaises. Certains axes productifs sont plus forts, notamment dans les pays pétroliers, au Moyen-Orient ou en Afrique de l’Ouest.

Certains pays connaissent un ralentissement économique dû, bien sûr, à la chute des cours du pétrole, comme le Congo, le Gabon et l’Angola, alors que les pays du Moyen-Orient semblent peu touchés, en l’état, par cette évolution du prix, compte tenu de leur diversification économique, entreprise il y a près de 20 ans, comme par exemple pour les Emirats Arabes Unis. La présence de nos communautés suit bien entendu les fluctuations économiques tant en termes d’accroissement que de baisse de décroissance du nombre de nos compatriotes, hormis les communautés binationales qui sont d’une grande stabilité.

Notre système d’enseignement français à l’étranger subit d’ailleurs ces contraintes. Par exemple, nos lycées aux Emirats Arabes Unis, ne pourront plus scolariser les jeunes Français compte tenu de l’arrivée en nombre de jeunes couples avec enfant saturant largement le nombre de places disponibles. A l’inverse, dans une partie de l’africaine, les établissements se vident peu à peu.

En quoi la présence d’entreprises françaises à l’étranger est-elle importante ?

Elle est le garant de la croissance économique de notre pays au-delà d’une présence purement diplomatique ou politique. Nos entreprises aident dans de nombreux secteurs, notamment celui de l’énergie et des infrastructures, à l’émergence de ces pays. Au moment où nous prenons conscience de la réelle concurrence mise en œuvre, notamment par les pays asiatiques qui viennent sur des territoires, implanter des activités nouvelles, il nous appartient d’être sans doute plus réactifs et plus imaginatifs car nous sommes moins attendus que nous l’étions par le passé.

Les entreprises françaises rencontrent parfois des difficultés en termes de financement alors même que nos concurrents ne semblent pas être confrontés à de tels problèmes. La Chine, par exemple, construit de manière, apparemment bénévole, des équipements dans certains pays africains, en contrepartie de l’exploitation de minerais divers ou de terres rares. De plus, ces marchés sont en général attribués aux entreprises des pays financeurs, ce qui n’est pas toujours le cas pour les entreprises françaises qui vivent mal un financement national par l’une de nos institutions régaliennes, avec une attribution par les entreprises d’un pays tiers. La fin de l’application de l’aide liée est parfois difficilement compréhensible car elle participe à la promotion de l’entreprise étrangère concurrente de nos entreprises nationales. C’est le cas notamment dans le secteur du BTP et du Génie civil.   

Notre présence économique est essentielle car elle permet aujourd’hui d’une part, à nos compatriotes de rester présents sur des pays où nous l’étions historiquement, et d’autre part parce qu’elle offre un débouché aux nouvelles générations à la recherche de projets ou d’emplois à l’étranger.

Quel rôle le député peut-il jouer auprès des entreprises françaises à l’étranger ?

Il faut être modeste quant à ce rôle car le député des Français de l’étranger a avant tout pour interlocuteur nos nationaux présents dans les pays, œuvrant dans la mesure de ses moyens ou à la quiétude de leur vie au quotidien. J’ai de fortes réticences à m’investir dans la vie politique locale des différents pays, tant je me dois de respecter leur souveraineté. Cependant, il m’arrive, à la demande de groupes français ou de PME, de tenter de régler des difficultés ponctuelles qu’ils rencontrent avec les administrations locales ou les autorités ministérielles et gouvernementales. Il m’arrive notamment de tenter de faire lever des obstacles au paiement de créances publiques et cela n’est pas la tâche la plus aisée, il m’appartient alors de faire appel à la bonne volonté des décideurs débiteurs.

Par exemple, une part de notre communauté vivant en Arabie Saoudite subit gravement les contraintes dues au conflit entre ce gouvernement et une grande entreprise de travaux publics. Celle-ci n’étant pas payée, les salariés ne le sont pas non plus et ont même pour certains d’entre eux, l’interdiction ou l’impossibilité de quitter le territoire saoudien. Les difficultés à gérer la vie quotidienne sont extrêmement dommageables, les couples n’ayant plus les moyens de payer la scolarité des enfants. J’ai entrepris des démarches auprès de nos autorités diplomatiques locales et nationales afin que ce contentieux puisse être réglé.  

Sur les grands projets de la zone, je me dois de respecter une certaine neutralité lorsque les entreprises françaises se trouvent en concurrence.

De manière générale, je suis très attentif aux sollicitations des entreprises et quotidiennement, à leur écoute, même si je ne suis pas apparemment l’interlocuteur le plus visible dans cet ensemble économique.

Le savoir-faire français est-il reconnu à l’étranger ?

Il est des domaines où les entreprises sont reconnues pour leur excellence, je pense notamment à celui des services aux collectivités ou « utilities », où nos majors nationaux restent très présents dans un système très concurrentiel. On assiste aujourd’hui à l’émergence de très nombreuses startups qui se développent dans le domaine de l’environnement, de l’énergie ou la production d’énergies propres.

Elles concourent au développement accéléré d’une classe moyenne qui peu à peu participe au développement économique sur le continent, à côté des grandes entreprises, ces startups innovantes formeront l’un des relais de croissance du continent.

Qu’est ce qui selon vous peut-être amélioré dans le cadre de notre présence économique à l’étranger ?

A la différence d’un certain nombre de pays européens, on peut regretter que l’on n’ait pas mis en place le réel guichet unique qui permettrait aux entreprises françaises de travailler à l’export sur la zone. Il existe une myriade d’organismes, même si un effort a été entrepris depuis quelques années. On a créé notamment Business France, rattaché aux Affaires Etrangères, ce qui a eu pour effet de supprimer le rôle des missions économiques auprès des ambassades. Une tentative de rationalisation a été entreprise en 2015 entre Business France, qui pourrait être le guichet unique, mais aussi la CCI Internationale et la CCI France, afin de mettre en œuvre une répartition des rôles pour l’assistance des entreprises françaises à l’international. Il faut noter cependant, le rôle essentiel des chambres de commerce à l’étranger qui, avec un dévouement exceptionnel, facilitent les contacts et l’implantation des candidats investisseurs et identifient pour elles les marchés cibles tout en les mettant en relation avec les réseaux locaux.

Parmi les intervenants, on doit noter le travail des financeurs tels que l’Agence Française de Développement, qui doit arbitrer entre des choix stratégiques de nature cornélienne avec des moyens qui ne sont pas toujours à la hauteur de ses justes ambitions. On doit citer aussi Expertise France dont la mission permet d’identifier les appels d’offre et conseiller les administrations des pays, susceptibles de proposer des projets d’investissement.

L’ensemble de ces services peut donner parfois l’impression d’un manque de cohérence, mais au fond leur rôle premier consiste surtout à permettre aux PME et ETI françaises exportatrices une meilleure implantation et un réel accompagnement.   

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

90 parlementaires, membres de GEEA ont publié cette tribune dans les Echos pour dénoncer le projet de loi El Khomri.

Petit-déjeuner autour de Gérard Pélisson, co-fondateur du groupe Accor

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Edouard Courtial, Claude de Ganay, Annie Genevard, Philippe Gosselin, Claude Greff, Arlette Grosskost, Valérie Lacroute, Isabelle Le Callennec, Alain Marsaud, Alain Moyne-Bressand, Claudine Schmid, Fernand Siré, Arnaud Viala

« L’histoire d’Accor est une aventure humaine, entrepreneuriale. Nous avons inventé le concept de co-présidence qui dans le monde politique ne saurait exister parce que cela demande un respect mutuel extraordinaire. Nous formons encore avec mon co-fondateur, Paul Dubrule, un tandem inoxydable après 50 ans : nous sommes totalement incompatibles mais formidablement complémentaires ».

C’est sur ce ton décontracté et espiègle que Gérard Pélisson, cofondateur du groupe Accor, un des leaders mondiaux de l’hôtellerie, a débuté son intervention. Il préside également l’Institut Paul Bocuse et l’union des français de l’étranger.

De nombreux parlementaires étaient présents pour entendre le témoignage entrepreneurial d'un homme d'exception qui participe au rayonnement de la France dans le monde.

Tribune dans Valeurs Actuelles : Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

– Valeurs Actuelles – TRIBUNE, juillet 2013 –

Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

Alors que la France est en récession, le gouvernement n’a d’autre réponse que d’augmenter les prélèvements sur les entreprises.

Alors que nous sommes en pleine crise économique, que les marges brutes des entreprises françaises sont les plus basses d’Europe, que les plans sociaux s’accumulent, qu’on dénombre 1 328 chômeurs supplémentaires chaque jour, nous avons quotidiennement de nouvelles preuves de l’amateurisme du président de la République et de son gouvernement.

François Hollande veut se convaincre que le délai de grâce de deux ans pour revenir à un déficit de 3 % accordé par la Commission européenne est une bonne nouvelle. Mais c’est reculer pour mieux sauter ! L’austérité qui sera menée sera peut-être un peu moins brutale car étalée dans le temps, mais elle restera forte (avec un ajustement annuel de 1,3 point de PIB de 2012 à 2015) et très douloureuse car il n’y a aucune chance pour que le chômage baisse avant 2015.

Bercy a déposé il y a quelques jours au Parlement son projet de loi de règlement du budget de l’État au titre de l’année 2012, aux fins d’approbation des comptes. Alors que la France est entrée en récession, le gouvernement s’autocongratule en affirmant que « la France […]a bien résisté, ne subissant pas de repli marqué de son activité à l’inverse de ses partenaires de la zone euro ». Pourtant, en 2012, tous les secteurs d’activité sont marqués par la dégradation de l’activité.

À l’été 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a augmenté brutalement le forfait social en le faisant passer de 8 à 20 %. S’il avait voulu déstabiliser le climat social des PME et des grandes entreprises, il ne s’y serait pas pris autrement. Cette décision a notamment abouti pour de nombreux salariés à la fin de l’abondement d’employeur aux plans d’épargne d’entreprise (PEE) et plans d’épargne pour la retraite collectifs (Perco). Sans oublier la perte de revenus non négligeable pour plusieurs millions de salariés à la suite de la suppression des heures supplémentaires défiscalisées.

En additionnant les mesures du premier budget rectificatif de 2012 de la nouvelle majorité (relèvement du forfait social – la fiscalité sur l’intéressement et la participation -, taxe sur les dividendes) aux mesures du budget 2013 et du financement de la Sécurité sociale, on atteint des hausses de prélèvements de 16 milliards sur les entreprises. À cette somme, il faut ajouter les 3 milliards de prélèvement écologique que le gouvernement a prévu pour financer son crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Au total, la hausse des prélèvements sur les entreprises atteint donc 19 milliards d’euros pour un crédit d’impôt de 20 milliards qualifié de « révolution copernicienne » par M.Moscovici ! Le gouvernement n’a fait que donner d’une main ce qu’il a repris de l’autre. Tout cela pour aboutir à l’attribution de 4 324 CICE pour 2,5 millions d’entreprises asphyxiées !

Pour sortir de la crise, le gouvernement doit diminuer significativement les dépenses publiques, baisser les cotisations patronales et salariales, exonérer de charges sociales pendant trois ans les TPE qui embauchent en CDI un chômeur, opter pour une flexisécurité plus opérante.

C’est ainsi que nous gagnerons en compétitivité, que nous aurons une chance de réindustrialiser la France et de créer de l’emploi.