Thierry Mariani

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GEEA vient de publier son livre blanc !

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

Lu dans les Echos : La loi El Khomri, symbole de tous les renoncements

90 parlementaires, membres de GEEA ont publié cette tribune dans les Echos pour dénoncer le projet de loi El Khomri.

Réunion de travail autour de Serge Dassault

Rencontre à l'Assemblée nationale avec Serge Dassault, Sénateur de l'Essonne et Secretaire national à la participation les Républicains sur le thème :

"Libérer le travail, le capital et l’innovation : quelles mesures chocs pour y parvenir ?" dans le cadre de la nouvelle édition du livre blanc GEEA avec de nouvelles propositions économiques.

Nous étions en présence de Jean-Michel Fourgous, délégué général de GEEA et d'une délégation de parlementaires Sophie Dion, Jean-François Mancel, Jean-Charles Taugourdeau, Marcel Bonnot, Marc Le Fur, Hervé Mariton, Claudine Schmid, Guy Teissier, Guillaume Chevrollier, Christian Jacob, Jean-Pierre Costes, Eric Ciotti, Jean-Michel Couve, Yves Censi, Meyer Habib, Claude de Ganay, Thierry Mariani, Michel Voisin.

Tribune dans Le Figaro : Pour vaincre le chômage des jeunes, misons sur l'entreprise !

L’exportation : un potentiel illimité pour le savoir-faire Français par Thierry Mariani

Thierry MARIANI, ancien Ministre, Député des Français de l’étranger, rappelle l’importance de l’exportation pour nos entreprises. La France doit donner l’envie d’exporter et transmettre l’image d’un pays industriel dynamique.

Le développement des entreprises françaises à l’international est souvent jugé insuffisant. On explique cette situation à la fois par une insuffisante compétitivité à l’export, un manque d’intérêt de nos entrepreneurs pour l’international, une action pas assez efficace des pouvoirs publics ou encore des réticences culturelles de la part des chefs d’entreprise Français. Quel est votre analyse ?

 

 Si les grands groupes français comme Alstom, Dassault, Danone ou l’Oréal sont très présents à l’international, nous pouvons déplorer la faiblesse de nos PME en matière d’exportation et d’investissement à l’étranger. En plus, d’un manque de compétitivité et d’une capacité d’investissement limitée, force est de constater la frilosité de certaines de nos PME face à l’international. Aussi, nous devons améliorer l’efficacité globale de notre système de soutien à l’export. Si l’État ne peut se substituer aux entreprises, il a la mission de s’adapter en permanence aux besoins des entreprises d’autant plus qu’elles sont confrontées à une pression concurrentielle croissante.

En comparaison, l’Allemagne a un système d’aides à l’export plus simple mais aussi plus efficace. Les Allemands peuvent s’appuyer sur des organismes de promotion très puissants et l’effort à l’exportation est plus rassemblé. En France, il y a une  trop grande complexité des mécanismes publics de soutien et d’accompagnement de nos entreprises à l’étranger. Il faut que l’équipe que forment ensemble les différents acteurs soit réelle et que tous fonctionnent avec les mêmes objectifs sans se concurrencer. À cet égard, il y a urgence et nous devons rapidement prendre des mesures qui s’imposent ! En effet, malgré une mobilisation grandissante des dispositifs publics de soutien aux exportations (de 225 à 320,17 millions d’euros entre 2008 et 2012) le déficit commercial apparu en 2002 ne cesse de croître en atteignant le record historique de 74 milliards en 2011.

La réforme de nos structures publiques destinées à accompagner le développement international de nos entreprises est un véritable « serpent de mer ». Quels principes devraient guider cette réforme pour lui assurer une efficacité maximale ?           

Aujourd’hui, seulement 10 % des entreprises qui exportent utilisent des dispositifs de soutien pilotés par l’État (hors dispositifs régionaux). Le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) International accomplissent un formidable travail maispeuvent parfois faire partiellement doublon avec les bénéficiaires des dispositifs étatiques. Selon une enquête réalisée par l’IFOP pour l’OSCI (organisation professionnelle des Opérateurs Spécialisés du Commerce International), les chefs d’entreprise estiment le système français de soutien à l’export peu ou pas efficace (61%), peu ou pas compréhensible (66 %) et peu ou pas adapté au contexte économique actuel (67 %). Ainsi, il apparait qu’une concertation est nécessaire avec les entreprises. Ce sont elles les utilisateurs du réseau, et elles sont, par la même, les plus capables d’en diagnostiquer les faiblesses et d’en concevoir la réforme, y compris de manière différenciée en fonctions situations locales. Il me parait également indispensable de consulter nos compatriotes établis à l’étranger, capables de nous apporter des compétences et des connaissances précieuses touchant nos marchés extérieurs.

 

Le principal problème n’est-il pas historique et culturel ? Les chefs d’entreprise Français n’éprouvent-ils pas une invincible méfiance vis-à-vis de l’international ?

 Il faut quand même rappeler que la France continue d’être une grande puissance commerciale au niveau mondial. Selon l’agence Reuters, en 2012, notre pays est connu pour être le 3e pays le plus innovant du monde. La France s’inscrit avec succès dans la mondialisation grâce à nos grandes entreprises mais aussi grâce à des initiatives individuelles qui s’enrichissent constamment de nouveaux arrivants. Cependant, nos entreprises peinent trop souvent à trouver des collaborateurs susceptibles de piloter leur développement à l’international. Cette situation est imputable en partie à un manque d’ouverture dans les formations - je constate que la plupart des établissements travaillent aujourd’hui à combler ces lacunes. Elle s’explique également par une trop faible proportion de Français ayant une expérience professionnelle à l’étranger qui est pourtant un atout majeur pour notre économie. L’activité des citoyens français hors de nos frontières doit être valorisée au mieux, notamment au bénéfice des entreprises désireuses de conquérir des marchés à l’export. Le Volontariat International en Entreprises (VIE) constitue le principal instrument de cette politique (85% des volontaires étant embauchés à la sortie). Nous devons, par ailleurs, faciliter l’accès à ce type d’expérience à tous les jeunes actifs. Si, aujourd’hui, les grandes entreprises emploient plus facilement des VIE que les PME, nous devons favoriser l’emploi de VIE par les plus petites entreprises. Nous pourrions, par exemple, créer un contrat « post VIE » combinant à la fois des avantages du VIE (exonération de certaines charges) et des caractéristiques du contrat d’expatriation ce qui créerait une continuité bénéfique aux PME. Il m’apparait essentiel de faire du VIE un moyen d’insertion internationale pour les jeunes actifs.

 

Les grands débats concernant le rayonnement économique de la France à l’international se concentrent en général sur la question de l’exportation et de l’investissement. Quel rôle devrait être reconnu aux Français qui s’établissent hors de nos frontières pour y créer des entreprises ?

Les Français établis hors de France constituent une population de près de deux millions de personnes présente sur tous les continents. Porte-parole de la France dans le monde, fer de lance de l’économie française, ils contribuent au rayonnement et à la diffusion du savoir-faire français. Le profil, les motivations et les activités de ces citoyens français ont beaucoup évolué au cours des dernières années. Souvent stigmatisée par la Gauche, cette population reflète aujourd’hui parfaitement l’insertion de la France dans la mondialisation : elle inclut notamment des entrepreneurs, des salariés d’entreprises étrangères, des retraités et un nombre toujours croissant d’étudiants. En facilitant la circulation de ces expatriés entre la France et les pays où ils ont choisi de s’installer - grâce à la simplification des démarches administratives ou à la mise en place d’un régime fiscal favorisant le retour en France - l’économie française pourra bénéficier de leur expérience, notamment en ce qui concerne le développement des marchés à l’export.

Aussi, il serait souhaitable de concevoir un dispositif répondant aux besoins propres des entrepreneurs français de l’étranger ne disposant pas d’une base en France. Les Chambres de commerce françaises ont un rôle déterminant à jouer et devraient être plus efficacement soutenues.

La question écrite de GEEA sur le relèvement des seuils sociaux et fiscaux

Afin de concrétiser la proposition n°11 du livre blanc, GEEA a proposé à ses parlementaires membres de dépose une question écrite auprès du ministre du travail. L'objectif : relever les seuils sociaux et fiscaux de 10 à 20 et de 50 à 100 salariés. 

"Les comparaisons internationales de démographie d'entreprises montrent, qu'en France, l'augmentation des effectifs d'une entreprise et donc le franchissement de certains seuils, accroît très significativement le coût social pour l'employeur tout en y additionnant de nouvelles réglementations. En France, 7 ans après sa création, une entreprise emploie en moyenne 20 salariés, contre 80 en Grande-Bretagne. L'effectif moyen de toutes les entreprises françaises à leur création est de 2,7 personnes contre 6,6 aux États-unis ou encore 4,5 en Allemagne. Véritable frein psychologique à l'embauche, ces seuils sont perçus par l'employeur comme un facteur de complexification administrative et de hausse des cotisations. À titre d'exemple, le franchissement de la barre des 50 salariés a pour conséquence l'application de 34 législations et réglementations supplémentaires pour un coût représentant 4 % de la masse salariale. Il souhaite savoir si le Gouvernement prendra en compte la proposition de Génération entreprise-entrepreneurs associés, composée 120 de parlementaires, demandant le relèvement des seuils sociaux de 10 à 20 et de 50 à 100 salariés. Une telle mesure atténuera la « peur d'embaucher ». Son impact sur l'emploi serait important : 22 500 entreprises embaucheraient des salariés supplémentaires sans ces seuils sociaux. En 2012, l'INSEE et l'IFRAP évaluaient la perte d'emplois générés par les seuils sociaux entre 70 000 et 140 000 emplois."

Tribune dans Valeurs Actuelles : Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

– Valeurs Actuelles – TRIBUNE, juillet 2013 –

Monsieur Hollande, ouvrez les yeux !

Alors que la France est en récession, le gouvernement n’a d’autre réponse que d’augmenter les prélèvements sur les entreprises.

Alors que nous sommes en pleine crise économique, que les marges brutes des entreprises françaises sont les plus basses d’Europe, que les plans sociaux s’accumulent, qu’on dénombre 1 328 chômeurs supplémentaires chaque jour, nous avons quotidiennement de nouvelles preuves de l’amateurisme du président de la République et de son gouvernement.

François Hollande veut se convaincre que le délai de grâce de deux ans pour revenir à un déficit de 3 % accordé par la Commission européenne est une bonne nouvelle. Mais c’est reculer pour mieux sauter ! L’austérité qui sera menée sera peut-être un peu moins brutale car étalée dans le temps, mais elle restera forte (avec un ajustement annuel de 1,3 point de PIB de 2012 à 2015) et très douloureuse car il n’y a aucune chance pour que le chômage baisse avant 2015.

Bercy a déposé il y a quelques jours au Parlement son projet de loi de règlement du budget de l’État au titre de l’année 2012, aux fins d’approbation des comptes. Alors que la France est entrée en récession, le gouvernement s’autocongratule en affirmant que « la France […]a bien résisté, ne subissant pas de repli marqué de son activité à l’inverse de ses partenaires de la zone euro ». Pourtant, en 2012, tous les secteurs d’activité sont marqués par la dégradation de l’activité.

À l’été 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a augmenté brutalement le forfait social en le faisant passer de 8 à 20 %. S’il avait voulu déstabiliser le climat social des PME et des grandes entreprises, il ne s’y serait pas pris autrement. Cette décision a notamment abouti pour de nombreux salariés à la fin de l’abondement d’employeur aux plans d’épargne d’entreprise (PEE) et plans d’épargne pour la retraite collectifs (Perco). Sans oublier la perte de revenus non négligeable pour plusieurs millions de salariés à la suite de la suppression des heures supplémentaires défiscalisées.

En additionnant les mesures du premier budget rectificatif de 2012 de la nouvelle majorité (relèvement du forfait social – la fiscalité sur l’intéressement et la participation -, taxe sur les dividendes) aux mesures du budget 2013 et du financement de la Sécurité sociale, on atteint des hausses de prélèvements de 16 milliards sur les entreprises. À cette somme, il faut ajouter les 3 milliards de prélèvement écologique que le gouvernement a prévu pour financer son crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Au total, la hausse des prélèvements sur les entreprises atteint donc 19 milliards d’euros pour un crédit d’impôt de 20 milliards qualifié de « révolution copernicienne » par M.Moscovici ! Le gouvernement n’a fait que donner d’une main ce qu’il a repris de l’autre. Tout cela pour aboutir à l’attribution de 4 324 CICE pour 2,5 millions d’entreprises asphyxiées !

Pour sortir de la crise, le gouvernement doit diminuer significativement les dépenses publiques, baisser les cotisations patronales et salariales, exonérer de charges sociales pendant trois ans les TPE qui embauchent en CDI un chômeur, opter pour une flexisécurité plus opérante.

C’est ainsi que nous gagnerons en compétitivité, que nous aurons une chance de réindustrialiser la France et de créer de l’emploi.

Tribune dans le Monde : Arrêtons d'accabler nos entrepreneurs !