Olivier Dassault

Petit déjeuner autour de Francois Eyraud, Directeur général de Danone Produit Frais France

En présence d'Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Robert Therry, Sébastien Meurant, Sandra Boëlle, Michèle Crouzet, Buon Tan, Valérie Bazin Malgras, Anne-Laure Blin, Nicolas Forissier, Michel Herbillon, Laurence Trastour-Isnart, Philippe Pemezec

En présence d'Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Robert Therry, Sébastien Meurant, Sandra Boëlle, Michèle Crouzet, Buon Tan, Valérie Bazin Malgras, Anne-Laure Blin, Nicolas Forissier, Michel Herbillon, Laurence Trastour-Isnart, Philippe Pemezec

Sur le thème « Quel nouveau pacte pour une souveraineté alimentaire durable et créatrice de valeur ?

NOTRE REVUE GEEA : ENTRE POSSIBLE ET IMPOSSIBLE, DEUX LETTRES ET UN ETAT D'ESPRIT

Un nouveau chapitre par Olivier Dassault

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Alors que la France quitte les rivages du confinement, s’ouvre désormais un nouveau chapitre dans notre histoire commune. Nouveau chapitre oui, « monde d’après » non. Nous avons traversé une épreuve,

nous en entamons une autre.

Je ne crois pas aux grands soirs

comme je ne crois pas aux grands matins.

Aux aurores du 11 mai la vie va reprendre doucement comme elle était, avant que l’on nous enjoigne de nous cloîtrer pour combattre l’épidémie qui déferlait sur nous. Le petit café du matin nous maquera, le plaisir de se retrouver autour d’une table également mais ces temps reviendront.

Nous allons relever la tête ensemble comme nous l’avons toujours fait et si notre mode de vie qui était fait de mouvements et de consommation pourrait, désormais, connaître plus de mesure et de goût pour l’essentiel ce sera une grande victoire.

Une autre victoire serait de mettre enfin un terme à la confrontation stérile entre secteur public et privé. Une chose que la crise nous a rappelé avec force est le rôle de l’Etat. Arnaud Teyssier le rappelait il y a peu « l’Etat n’est pas utile, il est vital ». Nos sociétés et nos économies sont en réalité très fragiles et nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’un Etat faible.

Cette crise nous laisse néanmoins un goût amer. Comment est ce qu’un pays avec 57 % de dépenses publiques du PIB peut voir son système de santé près de la rupture en quelques semaines forçant ainsi le confinement ? Où vont ces 57 % ? A quoi servent-ils ? Pour Marcel Gauchet « ces dépenses sociales sont le prix à payer pour l’acceptation de la politique libérale» mais de quelle politique libérale parle-t-on ici ? Celle qui fait que la France a le poids de prélève- ments obligatoires le plus élevé de l’Union européenne avec 48,4 % ? Selon la logique de Gauchet, nous taxons plus la production de nos entreprises qu’ailleurs pour faire passer une « pilule libérale ». Cela n’a pas de sens.

Là où le philosophe a raison c’est lorsqu’il pointe la contradiction au cœur du problème français fait du mélange du libéralisme des élites et de l’étatisme du peuple. Telle est la raison de notre surplace depuis des décennies : lorsque la main gauche libéralise, la main droite compense socialement. Nous ne bénéficions ainsi ni du libéralisme ni de l’étatisme.

Une note du conseil d’analyse économique datant de 2017 confirme que la différence existante entre la dépense publique française et la moyenne européenne de 48,5% ne s’explique non par la part prise par l’emploi public dans l’emploi total mais par les dépenses sociales : protection sociale et santé représentent 5,5 points de PIB de plus en France qu’en moyenne dans la zone euro. En somme, nous dépensons énormément mais nous dépensons mal en créant de plus en plus d’obligés de cet Etat social tentaculaire au lieu d’investir dans les structures communes et dans les stocks straté- giques qui nous ont fait tellement défaut face au Covid-19.

Il est grand temps que l’Etat redéfinisse le périmètre de son action et mette fin à cette croissance anarchique du « social ». L’idée n’est pas de basculer vers un Etat régalien étroit mais bien vers un Etat qui travaille plus et mieux avec le secteur privé.

C’est le second grand enseignement de cette crise : Etat et entre- prises peuvent travailler ensemble rapidement quand les circons- tances l’exigent. Pourquoi alors ne pas transformer l’essai et faire de l’exception la norme ? Le secteur privé possède souvent l’in- ventivité, la réactivité nécessaire en temps de crise, comme l’ont démontré les makers. Le secteur public aide les bonnes idées à grandir et à se répandre à l’échelle du pays. Imaginez ce qu’ils pourraient faire une fois la crise passée, les perspectives appa- raissent infinies.

Pour que ce nouveau chapitre ne reste pas un vœu pieu, il faut repartir de la ligne de front actuelle ; l’hôpital et le secteur de la santé au sens large. Soignants, industriels et pouvoirs publics doivent trouver les moyens de travailler ensemble pour garantir que l’hôpital public mais aussi privé, redeviennent le « meilleur système de santé du monde ». Si, à l’issue de cette crise la France parvient à bâtir un système de santé paré pour le 21ème siècle et ses pandémies, nous aurons réussi, en partie, cette épreuve.

« Ils ont oublié que l’histoire est tragique » disait Aron. Ainsi fonctionne notre époque à l’arrogance adolescente caractéristique. Il est désor- mais temps de grandir et d’écrire, ensemble, ce nouveau chapitre.

Un nouveau chapitre par Olivier Dassault

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Alors que la France quitte les rivages du confinement, s’ouvre désormais un nouveau chapitre dans notre histoire commune. Nouveau chapitre oui, « monde d’après » non. Nous avons traversé une épreuve, nous en entamons une autre. Je ne crois pas aux grands soirs comme je ne crois pas aux grands matins.

Aux aurores du 11 mai la vie va reprendre doucement comme elle était, avant que l’on nous enjoigne de nous cloîtrer pour combattre l’épidémie qui déferlait sur nous. Le petit café du matin nous manquera, le plaisir de se retrouver autour d’une table également mais ces temps reviendront.

Nous allons relever la tête ensemble comme nous l’avons toujours fait et si notre mode de vie qui était fait de mouvements et de consommation pourrait, désormais, connaître plus de mesure et de goût pour l’essentiel ce sera une grande victoire.

Une autre victoire serait de mettre enfin un terme à la confrontation stérile entre secteur public et privé. Une chose que la crise nous a rappelé avec force est le rôle de l’Etat. Arnaud Teyssier le rappelait il y a peu « l’Etat n’est pas utile, il est vital ». Nos sociétés et nos économies sont en réalité très fragiles et nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’un Etat faible.

Cette crise nous laisse néanmoins un goût amer. Comment est ce qu’un pays avec 57 % de dépenses publiques du PIB peut voir son système de santé près de la rupture en quelques semaines forçant ainsi le confinement ? Où vont ces 57 % ? A quoi servent-ils ? Pour Marcel Gauchet « ces dépenses sociales sont le prix à payer pour l’acceptation de la politique libérale » mais de quelle politique libé- rale parle-t-on ici ? Celle qui fait que la France a le poids de prélève- ments obligatoires le plus élevé de l’Union européenne avec 48,4 % ? Selon la logique de Gauchet, nous taxons plus la production de nos entreprises qu’ailleurs pour faire passer une « pilule libérale ». Cela n’a pas de sens.

Là où le philosophe a raison c’est lorsqu’il pointe la contradiction au cœur du problème français fait du mélange du libéralisme des élites et de l’étatisme du peuple. Telle est la raison de notre surplace depuis des décennies : lorsque la main gauche libéralise, la main droite compense socialement. Nous ne bénéficions ainsi ni du libéralisme ni de l’étatisme.

Une note du conseil d’analyse économique datant de 2017 confirme que la différence existante entre la dépense publique française et la moyenne européenne de 48,5% ne s’explique non par la part prise par l’emploi public dans l’emploi total mais par les dépenses sociales : protection sociale et santé représentent 5,5 points de PIB de plus en France qu’en moyenne dans la zone euro. En somme, nous dépensons énormément mais nous dépensons mal en créant de plus en plus d’obligés de cet Etat social tentaculaire au lieu d’investir dans les structures communes et dans les stocks straté- giques qui nous ont fait tellement défaut face au Covid-19.

Il est grand temps que l’Etat redéfinisse le périmètre de son action et mette fin à cette croissance anarchique du « social ». L’idée n’est pas de basculer vers un Etat régalien étroit mais bien vers un Etat qui travaille plus et mieux avec le secteur privé.

C’est le second grand enseignement de cette crise : Etat et entre- prises peuvent travailler ensemble rapidement quand les circons- tances l’exigent. Pourquoi alors ne pas transformer l’essai et faire de l’exception la norme ? Le secteur privé possède souvent l’in- ventivité, la réactivité nécessaire en temps de crise, comme l’ont démontré les makers. Le secteur public aide les bonnes idées à grandir et à se répandre à l’échelle du pays. Imaginez ce qu’ils pourraient faire une fois la crise passée, les perspectives appa- raissent infinies.

Pour que ce nouveau chapitre ne reste pas un vœu pieu, il faut repartir de la ligne de front actuelle ; l’hôpital et le secteur de la santé au sens large. Soignants, industriels et pouvoirs publics doivent trouver les moyens de travailler ensemble pour garantir que l’hôpital public mais aussi privé, redeviennent le « meilleur système de santé du monde ». Si, à l’issue de cette crise la France parvient à bâtir un système de santé paré pour le 21ème siècle et ses pandémies, nous aurons réussi, en partie, cette épreuve.

« Ils ont oublié que l’histoire est tragique » disait Aron. Ainsi fonctionne notre époque à l’arrogance adolescente caractéristique. Il est désor- mais temps de grandir et d’écrire, ensemble, ce nouveau chapitre.

Petit-déjeuner autour de Michel Kempinski, président de Sulo Group

En présence d’Olivier Dassault, Gérard Cherpion, Belkir Belhaddad, Daniel Fasquelle, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Stéphane Viry

En présence d’Olivier Dassault, Gérard Cherpion, Belkir Belhaddad, Daniel Fasquelle, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Stéphane Viry

Au moment où se concluaient les travaux sur le projet de loi Gaspillage alimentaire, GEEA a reçu l’ambassadeur de l’économie circulaire, président de la société Sulo, leader européen des containers. Les générations se suivent mais ne se res- semblent pas. On est loin de la chanson de Leo Ferré des années 50 :

« Si l’on mettait le temps du plastique

En musique sique sique

On y perdrait son temps de temps en temps En y gagnant des sous et des bijoux des bijoux en plastique

Bien plus économiques miques miques

Et bien plus intéressant que les diamants Que l’on pend que l’on pend au cou des gens Car le temps du plastique

C’est bien plus fantastique tique tique

On y voit le printemps passer

Son temps à faire des affaires des fleurs en papiers ».

Un bon geste, un bon réflexe... L’antigaspi est devenu une religion nationale voire internationale impulsée par « Make your planet great again ! ». Elle fait heureusement de plus en plus d’adeptes grâce à une campagne d’information intensive depuis l’école jusque chez l’habi- tant et même à l’intérieur des entreprises.

Pour Michel Kempinski, les clés de la réus- site de Sulo, ce sont l’innovation, les inves- tissements et les Hommes. « Lorsque nous sommes partis, il y a plus de dix ans, sur le côté « bac recyclé », avec comme objectif de travailler ensuite sur du 100% recyclé, nous n’avions que 5% à l’origine de matières recy- clées car nous n’arrivions pas techniquement parlant à en faire plus. C’est donc progres- sivement, grâce à des tests et ingénieurs, que cela a pu évoluer. Derrière l’industrie se trouve une montée en compétence et un développement qui va vers l’avant avec des besoins de plus en plus qualifiés. »

Pour gagner la bataille contre la pollution domestique, les Français doivent impéra- tivement y participer. Il ajoute alors que « le tri reste très imparfait. Le sujet majeur est donc le tri à la source, par l’habitant. Comment persuader ce dernier de le faire ? » Incitation ou répression ? La question est posée. La réponse viendra du législateur.

Pour conclure sur une note positive, Michel Kempinski, évoque alors les innombrables possibilités industrielles dans le domaine du tri : « Techniquement, il y a encore énor- mément de choses à faire avec le plastique et l’innovation là-dessus n’a pas de limites. Ce que je trouve toujours fantastique, même après quinze années passées dans ce secteur, est que nous nous demandons toujours comment nous allons faire mieux et à chaque fois nous y arrivons. L’industrie n’a pas de limites. Tout ce que nous nous fixons comme objectif à un moment donné peut paraître irréalisable, puis plusieurs années plus tard, on le rend accessible. Il y aura donc encore, et cela j’en suis absolument persuadé, plusieurs entreprises qui vont naître dans les pro- chains mois et années, et qui apporteront des solutions. »

La solution à la récession? L'optimisme par Olivier Dassault

La vie économique est faite de rationalité et d’irra- tionalité. Lorsque cette dernière prend le dessus, il convient de lui répondre de manière positive en redoublant d’optimisme. Un optimisme fondé non seulement sur la réalité et les acquis de l’expérience mais aussi une foi profonde en ses propres capacités.


« Nos modèles économiques n’ont jamais été vraiment assez bons pour appréhender un processus guidé en grande partie par un com- portement irrationnel. » Ce processus c’est celui de la formation des prix des actifs financiers sur le marché. Le propos ici n’est pas de dis- serter sur le fait de savoir si les néoclassiques ont raison ou non mais plutôt de souligner l’importance de la part psychologique de l’écono- mie, cette irrationnalité qui, pour ces derniers, ne devrait pas avoir droit de cité et aucune incidence sur les marchés. Malheureusement si, jour après jour, les acteurs économiques entendent et répètent portes, celle-ci commence à ressembler à une prophétie autoréalisatrice. « J’ai appris que pour être prophète il suffisait d’être pessimiste » écrivait la muse d’Aragon, Elsa Triolet, et ainsi les prophètes de malheur, qui le sont parfois à l’insu d’eux-mêmes, font s’amonceler les nuages noirs au-dessus de l’économie mondiale. Ils n’ont pas complètement tort, la dette des entreprises, la fragilité de nom- breuses banques notamment européennes, un Brexit indécis, une guerre commerciale sino-américaine et désormais euro-américaine qui s’intensifie, la baisse de la croissance mondiale ; les causes potentielles sont nombreuses et les inquiétudes réelles.

Pourtant, les réunions du G20 Finances et du FMI de la mi-octobre ont permis d’écarter une récession mondiale même si le « refroidissement » de l’activité économique mondiale est une réa- lité. Passer d’une prévision de 3,7 à 3 % à l’échelle du monde c’est conséquent, il ne sert à rien de le nier. Toutefois, il faut trouver des raisons d’espérer que le pire n’est jamais certain.

Un accord entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni, approuvé par le Parlement britannique est toujours possible, il existe un texte sur la table. L’issue de la confrontation commerciale voulue par le Président Trump est aussi violente qu’elle est incertaine et peut-être résolue à l’Est et à l’Ouest rapidement. Le Président a démontré plusieurs fois sa plasticité et sa capacité à évoluer pour parvenir à une solution. Comme lors de la crise financière de 2008, la France bénéficie d’atouts non négligeables en période de crise ou de crise annoncée. Nos défauts deviennent nos forces. Ainsi notre moindre exposition aux tensions commerciales en raison d’une moins grande ouverture sur le monde de notre économie est un avantage. Notre croissance prévue d’1,3 % est supérieure à l’Allemagne et la dyna- mique de création d’emplois, 1 million depuis quatre ans dont 250 000 en 2019, sont autant de raisons de chausser, avec modération, les lunettes roses de l’optimisme. Il est ici question de l’optimisme « compagnon de l’effort » pour reprendre le mot de Léon Daudet et non d’optimisme béat et inactif.

Souhaitée ou non l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République en 2017 fut la cause d’un regain d’optimisme des milieux économiques français et internationaux. Profitant d’une dynamique née, aussi incroyable que cela puisse paraître, sous le mandat précédent et d’un contexte international plutôt favo- rable à la stabilité institutionnelle française, Emmanuel Macron, a pu remettre du vent dans les voiles du pays. Il l’a fait simplement en affichant d’abord un libéralisme

modéré puis surtout en remettant les entreprises sur le devant de la scène puisque ce sont elles qui créent la richesse du pays grâce au travail de leurs salariés, dirigeants et collaborateurs.

GEEA a toujours défendu la stabilité fiscale mais aussi la stabilité du discours économique. Il ne peut y avoir tous les cinq ans une révolu- tion fiscale et linguistique vis-à-vis des entreprises sans prix à payer pour l’économie française. L’optimisme économique devrait être « constitutionnalisé » pour que tous les Présidents, peu importe d’où ils viennent, ne puissent jamais, pour des raisons de parti politique, remettre en cause le rôle essentiel de nos entreprises. L’optimisme est « la foi des révolutions » pour Bainville, il faut appe- ler à une révolution douce et pacifique, de celle qui permet de lutter contre les mauvais augures, de chasser les nuages noirs, de croire en nos forces et d’aller de l’avant. Nous sommes ce que nous fai- sons et nous réussirons si nous y croyons car, finalement, comme dirait Margareth Thatcher « il n’y a pas d’alternative ».


Petit-déjeuner autour de Jean-Paul AGON, PDG du groupe L'Oréal

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Emmanuelle Anthoine, Sophie Auconie, Belkhir Belhaddad, Grégory Besson-Moreau, Jean-Marie Bockel, Pascal Bois, Yves Bouloux, Valérie Boyer, Guy Bricout, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Pierre Cuypers, Loïc Dombreval, Virginie Duby-Muller, Daniel Fasquelle, Nicolas Forissier, Laurent Garcia, Meyer Habib, Michel Herbillon, Stéphanie Kerbarh, Véronique Louwagie, Gilles Lurton, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Frédéric Reiss, Vincent Segouin, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin, Arnaud Viala, Michel Vialay

Il y a quelques années, notre invité dînait dans un restaurant chinois du 13ème arron- dissement de Paris. L’histoire ne dit pas avec qui, ni où, ni quoi. Quoi qu’il en soit, son « fortune cookie » disait : « vous avez beaucoup de chance, mais vous en aurez besoin ». Une prédiction tout à fait exacte ! Avant de devenir le 5ème PDG en 100 ans d’existence de L’Oréal, l’indétrônable pre- mier groupe de cosmétique au monde, aux 36 marques, couvrant tous les pays, toutes les gammes de prix, répondant à tous les besoins beauté, Jean-Paul Agon y fait ses classes dès sa sortie d’HEC. La consécration ? Ce sera en 1997, quand il prendra en charge le développement de toutes les activités de la zone Asie. Son arrivée coïncidera avec la crise financière du continent. Le succès a été tel, que le groupe lui confiera ensuite la direction de L’Oréal Etats-Unis... une semaine avant le 11 septembre. Rappelez-vous du « fortune cookie » ! Quel est le secret de cette aurore L’Oréal, devenue la marque française la plus puissante dans le monde ? Mélangez la stabilité, l’énergie, l’audace, l’intuition L’Oréal, c’est un empire qui a réussi à s’adapter. Il est aussi un des premiers à avoir anticipé « la révolution digitale » en offrant une nouvelle « expérience produit » aux clients. « Aujourd’hui, c’est déterminant. Le digital est l’avantage compétitif majeur en matière de relations avec les consommateurs, de marques, de mar- keting, de communication ou encore de e-commerce. Il représentait 0% de notre chiffre d’affaires il y a encore 5 ans. Aujourd’hui, nous en sommes à 13,5% et surtout il connaît une croissance de 50% par an, soit pratiquement la totalité de la croissance globale pour le groupe. » soulève Jean-Paul Agon.

Notre pays ne représente que 7 % de son chiffre d’affaires et pourtant 25% de la production industrielle mondiale et les deux tiers des investissements en matière de recherche se passent sur notre sol. Le cœur stratégique de L’Oréal est incontestablement en France. Ce fleuron international paie 25% de ses impôts mondiaux en France.

Il conclura par ces mots « Il faut anticiper ce qu’il va se passer et prendre les bons paris, les bons virages et être toujours extrêmement agile de façon à pouvoir bouger en fonction des évolutions. C’est une très belle aventure grâce à des équipes absolument formidables. Nous sommes une entreprise avec une culture très forte, que nous avons tou- jours gardée, lorsque nous relisons les maximes aujourd’hui d’Eugène Schueller ou de François Dalle, les mêmes valeurs persistent, applicables dans un monde différent, avec des technologies différentes. Nous sommes humanistes, avec la volonté de l’excellence et celle de gagner. Nous avons aussi la chance d’avoir beaucoup de gens qui veulent nous rejoindre, nous recevons environ 1 million 500 milles candidatures chaque année dans le monde. C’est une aventure qui n’a que 110 ans et nous sommes bien tous décidés chez L’Oréal à la faire continuer très longtemps. » Quelle belle note d’espoir pour le savoir-faire français et son rayonnement !


Petit-déjeuner autour de Jacques-Antoine GRANJON, PDG et Fondateur de VEEPEE

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux, Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Yves Bouloux,
Martine Berthet, Bernard Brochand, Jacques Cattin, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Eric Diard, Loïc Dombreval, Jean-Pierre Door, Fabien Di Filippo, Yannick Haury, Michel Herbillon, Sébastien Huyghe, Brigitte Kuster, Emmanuel Maquet, Frédérique Meunier, Philippe Michel-Kleisbauer, Patricia Morhet-Richaud, Antoine Savignat, Laurence Trastour-Isnart, Guy Teissier, Isabelle Valentin, Michel Vialay

Loin de la morosité, GEEA s’est réunie pour évoquer l’hyper-croissance, la réussite à la française, son développement européen.

Depuis 2001, Jacques-Antoine Granjon a su imposer son propre style et devenir le numéro 1. Sur son site d’e-commerce, il solde jusqu’à 75 % des chaussures Redskins, des chemises Eden Park, des oreillers Dunlopillo, des voyages au ski ou à New York. Et les chercheurs de bonnes affaires sont des milliers à s’y rendre tous les jours pour fouiller les nouveautés.

Veepee est-elle une pépite reproductible ou un ovni tangible grâce à l’originalité de son créateur ? Jacques-Antoine était l’invité de ce petit-déjeuner. Il est revenu sur ses réussites comme ses échecs dont le plus important, l’aventure américaine.

« Nous avons débuté dans un petit local, rue Pierre Chausson, dans le quartier du Sentier. Ce commerce s’est vite transformé grâce à la révolution digitale, qui s’est accélérée surtout, depuis 2004, avec l’ar- rivée de l’ADSL.». Aucun actionnaire n’est entré en m’apportant de l’argent et je n’ai jamais eu besoin d’un euro puisque j’avais un BFR (Besoin en Fonds de Roulement) négatif. » raconte-t-il.

Cette année, Venteprivee.com s’est trans- formée en Veepee car, pour la première fois, en 2018, 50 % du chiffre d’affaires a été apporté en dehors de France.

Le secret de cet entrepreneur, c’est l’agilité de son entreprise, la recherche constante des souhaits de sa clientèle, principalement féminine. « La clé est de regarder en permanence ce qui se passe et de pouvoir s’adapter quasiment immédiatement. » assure-t-il. Il souligne aussi l’importance de rester centrer sur l’ancrage local, tout en évoquant son envie d’Europe.

« Nous avons la chance de vivre sur le continent le plus passionnant au monde et malheureusement, nous ne le construisons pas tel que nous devrions le faire. Les par- lementaires doivent nous aider, non pas avec de l’argent, mais avec de nouvelles lois sociales, avec une harmonisation fiscale où il existe toujours encore des flottements entre les Etats, où il est toujours plus agréable de vivre dans un pays plus que dans un autre sur ce sujet précis. Il doit donc y avoir une harmonisation des règles et que le marché unique devienne ainsi le marché du développement des entreprises européennes. ».

Et ne le comparez pas à Amazon, sa réplique est implacable : « Amazon répond à un besoin alors que Veepee répond à un désir. »

Notre revue GEEA : Entreprises : les bons tuyaux pour l'innovation et l'emploi

Une révolte? Non une révolution par Olivier Dassault

Alors que la France peine à sortir du « grand débat » lancé par l’exécutif, un autre débat se déroule à l’échelle mondiale. Il a pour protagonistes les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, les membres des « 5 eyes » et les Etats européens. Il utilise des mots comme « 5G », « internet des objets » et « Huawei » ; mais aussi « espionnage », « sécurité nationale » et « souveraineté ». Ce débat c’est celui de l’avenir de nos réseaux de communications et de la révolution qu’ils vont subir.

Qu’est-ce que la 5G ?

C’est la cinquième génération standardisée de connectivité des ter- minaux mobiles et une véritable rupture technologique. Si la 5G nous promet des temps de latence en deçà de la milliseconde, sa pro- messe n’est pas uniquement celle de vidéos ininterrompues ou de débits ultra-rapides mais celle d’une connectivité totale. En 2020, les experts estiment le nombre d’objets connectés à 30 milliards : du réfrigérateur au baby phone, en passant par les voitures, les assis- tants domestiques ou les dispositifs médicaux connectés. Le monde de demain sera branché, câblé, connecté, partout, tout le temps.

En partant de ce constat, il apparait essentiel que les réseaux qui connecteront l’essentiel et l’accessoire, soient les plus sécurisés possibles. Il est tout aussi fondamental qu’ils ne soient soupçonnés de pouvoir servir les intérêts de puissances étrangères ou repré- senter une menace pour l’intérêt national, en France ou ailleurs.

Depuis plusieurs années, Huawei, particulièrement, est soupçonnée par de nombreux services de renseignement d’être, si ce n’est un faux nez pour les services chinois, une source importante d’informations utilisée à des fins d’espionnage industriel. La loi sur le renseignement national adoptée par la Chine en 2017 qui institue que « les institutions actives dans le domaine du renseignement national » peuvent « demander aux organes, aux organisations et aux citoyens compétents de leur assurer le soutien, l’aide et la coopération nécessaires. » ne fait rien pour rassurer et lever les doutes qui pèsent sur les entreprises chinoises.

Face à cette menace, réelle ou supposée, les avis divergent. A la pointe de ce combat les Etats-Unis ont décidé d’exclure les fabricants chinois de leurs réseaux au nom de la sécurité nationale. En réponse Huawei a attaqué le gouvernement américain en justice. L’Europe, elle, temporise tentant de ménager deux puissants partenaires.

En conséquence c’est sur notre continent que les pressions sont les plus fortes. Le gouvernement américain n’a pas hésité à manier le bâton avec ses alliés les plus proches comme l’Allemagne qu’il a menacée de ne plus avoir accès aux renseignements américains si Huawei n’était pas banni de ses réseaux. Le gouvernement chinois semble préférer la carotte avec des investissements massifs dans les infrastructures des pays les plus endettés comme la Grèce et le Portugal voire bientôt l’Italie. Dans cette guerre, les Européens sont divisés et l’Union qui les agrège, est incapable de définir l’intérêt général, laissant cette responsabilité aux Etats membres. Alors que cette révolution technologique donne lieu à un véritable Yalta entre chinois et américains, il est triste de constater que l’Union européenne n’est pas à la hauteur des enjeux, à quelques semaines des élections pour le Parlement européen.

« Ce ne sont point les hommes qui mènent les révolutions, c’est la révolution qui emploie les hommes » constatait Joseph de Maistre ; c’est toujours le cas deux siècles plus tard. La révolution tech- nologique d’internet n’en finit plus de bouleverser les mondes et peu nombreux sont les hommes capables d’en orienter le cours. Impuissants, les dirigeants politiques font semblant d’accompagner cette disruption généralisée de toutes les règles établies alors que souvent ils n’en sont que les spectateurs. La révolution annoncée de la 5G et le rôle crucial que vont jouer ses réseaux dans le futur n’est pas un gadget, c’est l’avenir. Il peut être tentant de dédaigner le sujet tant il semble ne relever que de la seule technique ; pourtant 2010 opérateurs télécoms dans 83 pays, ont fait le choix d’y investir lourdement alors que les premiers réseaux commerciaux ne devraient pas arriver avant 2020 voire 2025. Quelque chose d’essentiel est en train de se jouer et la France et l’Europe donnent l’impression de passer à côté alors qu’ils avaient eu un rôle fonda- mental dans la création d’Internet.

Il est dit que le courage est parfois l’effet d’une très grande peur, je préfère néanmoins le proverbe suivant « le courage croît en osant et la peur en hésitant », peut-être le moment d’oser est-il venu ?

Petit-déjeuner autour de Nicolas ROUSSELET, PDG du groupe Rousselet

En présence de Frédéric Reiss, Éric Ciotti, Hugues Renson, Jean-Luc Lagleize, Marc Le Fur, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Valérie Bazin-Malgras, Stéphane Piednoir, Éric Straumann, Jacques Cattin et Fabien Di Filippo

En présence de Frédéric Reiss, Éric Ciotti, Hugues Renson, Jean-Luc Lagleize, Marc Le Fur, Emmanuel Maquet, Pierre Vatin, Valérie Bazin-Malgras, Stéphane Piednoir, Éric Straumann, Jacques Cattin et Fabien Di Filippo

La chanson qu’interprétait Joe Dassin dans les années 70 n’a jamais été autant d’actua- lité : « Dans Paris à vélo on dépasse les autos, à vélo dans Paris on dépasse les taxis... » Et nous, simple client sur la banquette arrière du G7, on crie : « Vas-y Joe, Vas-y ! »

La mobilité a-t-elle un sens ? Pour fluidi- fier, on imagine désormais les transports sur la Seine. Quel trafic !

Certes, Paris n’est pas la France, mais ce phénomène s’étend désormais aux autres grandes villes et même à notre ruralité.

Dans cet imbroglio circulatoire, il y a des conducteurs impatients, arrogants et rebelles, pas mal de râleurs, très peu d’exemplaires... chacun se reconnaîtra et... il y a les pros du volant qui se dis- putent la part du gâteau. G7 ou Uber ? Taxi ou Chauffeur Privé ? Entre l’artisan et le VTC, la guerre est déclarée, affûtée par l’examen du projet de loi sur les Mobilités alors examiné à l’Assemblée nationale.

Nicolas Rousselet, PDG du groupe Rousselet, composé de sociétés de logistiques, du loueur ADA de Homebox mais aussi bien sûr des taxis G7, le premier réseau national, était l’invité de cette matinée.

« En tant qu’acteur de la mobilité, nous avons la responsabilité de réfléchir à la ville dans laquelle nous voulons vivre demain. J’ai écrit deux essais à ce sujet, l’un, en 2015, sur la nécessaire humanisation de l'économie de partage, et, il y a quelques mois, un autre sur l’« urbanité », où j’essaye d’analyser comment les technologies actuelles nous permettent d’améliorer encore l’attractivité de nos villes, le bien-être, avec cette baisse des émissions de CO2, avec le partage de données, avec l’utilisation des « Big Data » pour améliorer la mobilité de l'ensemble de nos concitoyens... Nous sommes au cœur de la mobilité, le reflet de cette troisième révolution industrielle, de la mutation des villes, avec des foisonnements d'offres de tous les types de transport. » explique-t-il.

Il évoquera aussi les véhicules verts et connectés dont s’est équipé G7... mais quid des véhicules autonomes ?

« La loi LOM prévoit des expérimentations. Cela me semble très bien à partir du moment où, la technologie reste au ser- vice de l’humain. En zone rurale, les bus autonomes peuvent être un vrai moyen de donner plus de mobilité à nos concitoyens là où il n’y a pas forcément de taxis et pas forcément non plus de clients. » répond-il.

Petit déjeuner autour de Nicolas Seydoux, Président du Conseil d'administration de Gaumont

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Bernard Brochand, Guillaume Chevrollier, Dino Cinieri, Pierre Cordier, Catherine Dumas, Michel Herbillon, Claude de Ganay, Brigitte Kuster, Jean-Luc Lagleize, Sébastien Leclerc, Constance Le Grip, Gilles Lurton, Bernard Perrut, Maina Sage, Buon Tan, Laurence Trastour-Isnart, Pierre Vatin et Michel Vialay.

sur le thème :

« LE CINÉMA FRANÇAIS : UN RAYONNEMENT CULTUREL ... UNE FORCE ÉCONOMIQUE ? »