Bruno Bonnell

Petit déjeuner autour de Patrick Pouyanné Président-Directeur général de TotalEnergies

Dès janvier, Génération Entreprise-Entrepreneurs Associés a souhaité marquer 2023
par la continuité de ses rencontres à travers l’actualité. Ça avait d’ailleurs commencé fort, en accueillant Patrick Pouyanné, Président Directeur Général de TotalEnergies.

Thème : « POUVONS-NOUS RÉELLEMENT NOUS PASSER DU PÉTROLE ? »

NOTRE REVUE GEEA : ENTRE POSSIBLE ET IMPOSSIBLE, DEUX LETTRES ET UN ETAT D'ESPRIT

Notre revue GEEA : Entreprises : les bons tuyaux pour l'innovation et l'emploi

Nous pouvons faire de la France un champion international de la robotique ! par Bruno Bonnell

Les robots et les systèmes intelligents sont des solutions pour les évolutions de la société nées de prises de conscience aigües, notamment écologiques, de quête de sens ou d’identité. Bruno Bonnell, Député de la 6ème circonscription du Rhône, Villeurbanne, a présenté lors du SIDO un rapport ayant pour objectif, après un état des lieux, de replacer la robotique au cœur de la transformation sociétale et de proposer une stratégie politique volontariste qui se décline en propositions d’actions de moyen et long-terme.

La France a pris beaucoup deretard en robotique, est-ce rattrapable?
Le bilan français est souvent fantasmé, caricaturé. On perçoit les robots comme des « voleurs d’emploi » et se contente d’un état des lieux déceptif : 18ème mondial en densité, 132 robots pour 10 000 ouvriers (631 en Corée du Sud, 309 en Allemagne) - 16 % de croissance du secteur sous la moyenne mondiale de 30 % - la France n’a qu’un constructeur, Staublï, dans le top 10 mondial des fabricants de robots industriels...

Malgré ce constat réducteur et conjonctu- rel, la France dispose d’atouts importants.

Lesquels ?

Je voudrais en souligner deux. Une excellence dans la recherche qui nous place dans le Top 5 mondial des publications scientifiques sur la robotique. Un gisement de l’ordre de 150 sociétés de robotique susceptibles de devenir des champions de leur catégorie, dont les briques technologiques stratégiques (capteurs, simulation, data analytics, ...), les nouvelles robotiques de services professionnels (drones terrestres, maritimes, aériens ; robots médicaux, agricoles, ...) et les intégrateurs sectoriels.

Pourquoi faut-il considérer la robotique comme stratégique ?

Avec la prise de conscience écologique et une féroce compétition internationale, la robotique et les systèmes intelligents émergent comme des technologies disruptives avec un impact économique de 4,5 trillions de dollars d’ici 2030. Ils viennent bouleverser les chaînes de valeurs et les modèles économiques des filières sectorielles établies et ouvrent la voie à des relocalisations. Leur développement passe par une volonté politique avec trois enjeux pivots, le premier de souveraineté et de culture robotique. En n’utilisant que des robots étrangers, nous risquons d’uniformiser les modes de vie. Le second est notre indépendance technologique, à la fois pour des raisons d’innovations et des risques de cyber contrôle ou d’attaque. Le dernier est de modifier notre soutien public en suivant un triptyque : protection, accompagnement, expérimentation. La protection est apportée par le classement de la robotique dans les actifs stratégiques vis à vis d’opérations d’acquisitions non-européennes. L’accompagnement est autant financier que de formation pour faire grandir les PME en moyens et en ressources humaines. L’expérimentation prend deux formes : le cadre pour tester des robots en situation et des secteurs où l’Etat peut soutenir les commandes par des achats directs ou des aides fiscales. En cohérence avec la loi PACTE, l’objectif est de passer de sociétés sous perfusion à sur-performantes ! La robotique est bel et bien une des clefs du XXIème siècle que l’on doit affirmer politiquement comme un axe de transformation majeur!

Comment est-ce que cela pourrait se décliner?

Par des propositions concrètes d’actions sur quatre fronts :

D’abord l’acculturation : on pourrait déclarer l’année 2020 année de la robotique en France pour stimuler à travers le pays toutes sortes d’initiatives. L’objectif est de sensibiliser tous les publics à la robotique et susciter des vocations.

Puis la formation : il est essentiel de sensibiliser les enfants à la robotique dès l’école, comme cela a été fait pour l’informatique. Pour les formations supérieures ou continues, il faut encourager la création de certificats et de diplômes de techniciens, d’ingénieurs en robotique. Estimé à 20 000 personnes qualifiées, la demande ne va cesser d’augmenter. Le soutien à la recherche avancée ensuite : on pourrait utiliser le fond DeepTech créé pour assurer des moyens à la recherche de long terme. La diplomatie industrielle enfin : il faut construire ou consolider les partenariats avec des pays comme le Japon, la Corée du Sud sans oublier les amena ires européens. La compétence des talents français y est largement reconnue et cela évitera de coincer l’Europe dans une dualité sino-américaine.

Vous ouvrez de nombreuses pistes mais en synthèse ?

La robotique apporte des solutions à l’inflexion du Monde que nous vivons. Les robots sont loin des fantasmes mettant en danger les emplois, mais augmentent en fait les capacités des êtres humains, tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Ce secteur représente une triple opportunité pour la France : redistribuer les cartes de la production industrielle, révéler ses capacités d’innovation et améliorer le quotidien des français. Autant de raisons de croire en nos atouts et d’affirmer une volonté politique de faire partie des champions du secteur.

Petit déjeuner autour de Denis Machuel, Directeur général de Sodexo

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Valérie Bazin-Malgras, Bruno Bonnell, Jean-Claude Bouchet, Bernard Brochand, Gérard Cherpion, Guillaume Chevrollier, Pierre Cordier, Rémi Delatte, Jean-Pierre Door, Laurent Garcia, Charles de La Verpillère, Marc Le Fur, Vincent Rolland, Eric Straumann et Pierre Vatin.

sur le thème :

« SODEXO EST-IL TOUJOURS DE TAILLE À ANTICIPER LA DEMANDE DES CONSOMMATEURS CITOYENS ? »