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Petit-déjeuner autour de Philippe d'Ornano, Co-président d'Asmep-ETI

GEEA a reçu le co-président d’Asmep-ETI et Président du directoire de Sisley pour échanger, avec les adhérents et les parlementaires, sur la situation des « ETI : le capitalisme de long terme au service des territoires ».

Le nombre d’ETI Françaises est très faible, 4 600, en comparaison à l’Allemagne (12 500), au Royaume-Uni (10 000), ou encore l’Italie (8 000).  

Pourtant, ces ETI sont des atouts économiques majeurs. « Elles sont à 65% avec des sièges sociaux hors de l’Ile de France ; ce sont des entreprises des régions et qui donnent à nos territoires une stabilité grâce à leur solidité.

Elles représentent : 27% du chiffre d’affaires des entreprises françaises, 1/3 des exportations et 22% de l’emploi salarié. Leur modèle économique est très apprécié par les salariés. Elles allient la proximité grâce à leur taille humaine et en même temps donnent une sécurité aux salariés du fait de leur dimension. Contrairement aux PME, elles n’ont pas de problème de financement. 80% des ETI sont des entreprises familiales. » développe le Président Philippe d’Ornano.

Mais comment développer nos ETI ? « C’est justement l’ambition de l’Asmep » répond-il. « Si on veut créer davantage d’ETI sur le modèle allemand, il faut créer un écosystème raisonnablement compétitif par rapport à la moyenne européenne. En France, nous n’avons pas intégré que les entreprises travaillent dans un environnement et une concurrence mondiale. On ne peut pas vivre replié sur nous-même sans analyser les conséquences des mesures qu’on prend. Il est important de comparer nos systèmes. »

Et quand il parle de la fiscalité des entreprises, la comparaison avec les autres états européens fait mouche : « On taxe 40% de plus les entreprises Françaises, non pas qu’en Chine, mais que la moyenne européenne ! Comment peut-on durablement construire des entreprises et développer les ETI dans ces conditions ? Il y a un enjeu énorme sur la taxation des outils de production.

La France a le taux d’impôt sur les sociétés le plus élevé d’Europe qui peut monter jusqu’à 38%. Comme les marges sont historiquement faibles et que c’est un impôt sur les bénéfices, le produit de cet impôt est dans la moyenne européenne. On parle d’élargir encore l’assiette, c’est-à-dire taxer encore plus les entreprises ! Il est probable que ça aura encore un impact sur les marges et sur les investissements sans pour autant augmenter le rendement.

Le deuxième niveau d’impôt, où il existe un énorme écart par rapport à la moyenne européenne, ce sontles taxes hors IS, locales et sectorielles. Officiellement, il y en a 192 mais certainement beaucoup plus. Les « think tank » travaillent pour les lister de manière plus précise. Quand on les additionne, elles représentent 2/3 de l’impôt sur les sociétés. »

Il conclura ce petit-déjeuner en rappelant que « ce climat anxiogène chez les chefs d’entreprises, qui essaient de créer, est néfaste au site France. Si on veut rediriger l’argent des Français vers l’investissement de long terme, il faut créer un statut et il faut déconnecter la fiscalité du patrimoine de l’investissement avec un engagement de conservation. Si on le fait, on aura fait un grand pas vers la création d’un « Mittelstand » en France. »

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