Le Gard au dynamisme contagieux

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Sénatrice du Gard depuis 2014, maire de la commune de Mus de 2001 à 2017, Vivette Lopez est membre de la commission culture, vice-présidente de la délégation Outre-Mer. Elle nous raconte comment ce département à l’activité économique très touristique a vécu la pandémie.

Il est encore un peu tôt pour analyser ce que nous venons de vivre avec tout le recul nécessaire mais il me semble que la grande leçon de ce confinement est venue de nos entreprises. Face au senti- ment d’impuissance que nous a maintes fois renvoyé l’Etat, la crise du coronavirus a mis en lumière leur agilité à rebondir, à repenser leurs modes de fonctionnement et à repenser un juste équilibre entre production et solidarité. Paradoxalement, alors que l’humeur générale était lourde et pesante, cette capacité à maintenir coûte que coûte une activité alors que l’ensemble du pays marquait l’arrêt est apparu comme ne vraie bouffée d’air frais créant les conditions d’un dynamisme si j’ose dire... contagieux !

Qu’ils travaillent dans le textile, le secteur tertiaire ou l’agriculture, nombre d’entre- preneurs gardois ont ainsi réorganisé dès le début du confinement leur activité profes- sionnelle au service de l’intérêt général. Je pense par exemple à ces entreprises du tex- tile qui se sont très vite attelées à produire des masques après qu'ils aient été certifiés par la DGA, ou encore les fleuristes ou les libraires qui ont continué à nous apporter un peu de bonheur à domicile ou que nous sommes allés chercher "en drive". Je pense aussi bien sûr à l'ensemble de la chaîne alimentaire qui a adopté de nouveaux gestes pour mieux nous servir.

Quelles actions avez-vous mené sur votre territoire ?

Dans le Gard, j'ai eu à maintes reprises l'occasion d'intervenir pour plaider la cause des marchés ouverts ou encore l'ou- verture des bureaux de poste nécessaires à la bonne marche de notre économie. Plus que jamais le service de proximité a montré son évidence.

Aidée de mon équipe parlementaire, je me suis mise au service des entreprises, faisant remonter leurs besoins, servant de lien entre les différents interlocuteurs qu’ils peinaient à joindre, leur apportant le détail des décrets qui nous parvenaient, alertant les membres du gouvernement via leurs cabinets sur certaines situations ubuesques. Face à leurs inquiétudes et au courage que nos entrepreneurs leur opposaient, j’ai moi aussi réinventé ma fonction. Les collectivités et les chambres consulaires aussi se sont mises au travail pour recenser, animer, sou- tenir les entreprises à la fois en leur appor- tant des aides financières, des réductions de charges mais aussi en les accompagnant dans l'écriture de nouvelles procédures sanitaires. Enfin, le Préfet du Gard organise depuis le début de la crise des réunions associant l'ensemble des acteurs écono- miques et institutionnels de notre départe- ment, et je suis heureuse de constater que nous contribuons chacun à notre niveau et ensemble à gérer la situation.

Pendant ce drame, il y a eu beaucoup de peine, d'incertitudes mais aussi des extraordinaires gestes de solidarité... Y-a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué ?

Au cœur de cette épreuve, nous avons pu voir de très belles initiatives. J’ai en tête l’exemple de ces restaurants du littoral qui ont tenu à offrir à des associations caritatives les repas qu’ils n’avaient pas pu livrer malgré la mise en place de système de drive.

Et maintenant ? Avez-vous des propositions pour la reprise économique ?

Comment imaginer faire peser encore si lourdement des charges sur nos entre- prises alors qu’elles seront demain au cœur de notre relèvement ? Comment accepter d’externaliser de si nombreux domaines et de nous soumettre à tant de fragilités alors que nous avons sou- vent les capacités de produire sur place et préserver notre indépendance ? Nos territoires doivent pouvoir s’appuyer sur l’histoire de leur industrialisation, sur ce savoir-faire précieux acquis au fil des âges et nous avons le devoir de les accompa- gner. Une entreprise qui marche, ce sont des emplois, un territoire qui rayonne, de la richesse, et le plus souvent une société apaisée pour corollaire : nous allons tous avoir besoin de nous en souvenir !

Et puis, si mon département baigné de soleil, qui vit du tourisme est encore impacté par la crise, il ne manque pas de ressources et je vous invite d'ailleurs à venir y passer vos prochaines vacances entre mer et montagne, Camargue et Garrigues, ici la nature n'a jamais été aussi belle !