Garantir la sécurité sanitaire, c'est réussir la reprise économique ! par Julien Live

Julien Dive, 35 ans, est élu Député

de la deuxième circonscription de l’Aisne en 2016 lors d’un scrutin partiel pour succéder à Xavier Bertrand. Depuis le début de son mandat, il a su tisser un lien fort avec ses habitants en créant le conseil de circonscription qu’il réunit tous les mois.

Issu d’une famille de maraîchers et de commerçants, Julien Dive accorde une importance particulière

au savoir-faire local et est attaché à la défense des commerces de proximité.

Il nous raconte ses actions pendant l’épidémie.

Le 11 mai 2020, son département déplorait 231 décès.

La France a été durement frappée par le Covid-19. Comment les entreprises de votre département ont-elles réagi ? Certaines ont-elles fait preuve de résilience ?

La période de confinement a mis en péril l’activité des commerçants, artisans, éle- veurs, etc. Certaines filières, notamment agricoles, ont très largement souffert dès les premiers jours du confinement, c’est le cas des laitiers et fromagers AOP/IGP qui n’écoulaient plus leur stock.

Dans le même temps, on a pu assister à une évolution du comportement des consomma- teurs qui redécouvraient les producteurs locaux ou le goût de la cuisine. Dans l’Aisne, les Drive Fermier ou encore les livraisons de producteurs se sont multipliés.

Dans le même temps l’industrie s’est aussi mobilisée. Je prends l’exemple d’un petit atelier de broderie du village de Beaurevoir qui a transformé rapidement son activité pour faire des masques, ou encore l’usine de sucre Tereos d’Origny-Sainte-Benoite qui s’est mise à produire du gel hydroal- coolique pour les soignants.

Quelles actions avez-vous mené sur votre territoire ?

Je me suis engagé en deux étapes.

Localement en mobilisant du matériel comme des masques, des blouses ou de solutions hydroalcoolique dans les stocks des dif- férentes usines de mon territoire pour les orienter vers les soignants ou les profes- sionnels dépourvus d’équipements. Début avril, j’ai mis en place un atelier de couture avec mon association « L’Espérance Itancourt » qui a rassemblé des bénévoles qui ont confectionné 1 000 masques en tissu. Puis, j’ai pris la main sur l’organisation d’un groupement de commandes pour toutes les communes de ma circonscription qui nous a permis d’obtenir rapidement 300 000 masques.

A l’échelle nationale, j’anime depuis avril une cellule de suivi des filières de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation. Je viens de remettre un rapport de 25 pro- positions comme par exemple revoir les appels d’offres des cantines scolaires pour renforcer l’approvisionnement local, ou encore baisser la TVA sur un panel de produits de haute valeur nutritionnelle pour élargir l’accès à l’alimentation.

Enfin, j’ai obtenu la gratuité des péages pour les soignants du Covid-19 de la part de la société d’autoroute du Nord après l’avoir pressée d’être solidaire.

Et maintenant ? Avez-vous des propositions pour la reprise économique ?

De nouveaux défis nous attendent, il faudra concilier l’exigence sanitaire avec le retour au travail. Ce que je propose c’est un plan de relance ciblé pour les entreprises en grande difficulté qui pourrait être accompa- gné d’une révision des impôts de production. La France peut emprunter à des taux faibles, l’Etat peut et doit rester garant. Il faut aussi penser la relocalisation de notre industrie, c’est pour cela que je préconise d'aller plus loin sur la loi Florange et de siffler la fin des délocalisations injustifiées en développant un outil de coercition plus fort, notamment sur la revitalisation. Enfin, relancer la consomma- tion très rapidement : si les Français ont pri- vilégié (et je les comprends) l’épargne durant le confinement, le déconfinement doit leur permettre de consommer à nouveau pour aider nos TPE/PME, nos commerçants et arti- sans. malheur est bon ». Courage et espoir !