Accompagnons et écoutons nos entreprises locales par Valérie Bazin-Malgras

Le département de l’Aube a été fortement touché au niveau médical mais aussi au niveau économique par la crise du Covid-19. 4 448 entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité pour un montant de plus de 9 millions d’euros.

4 700 entreprises ont fait une demande d’activité partielle ce qui représente 2 millions d’heures pour 19 millions d’euros. La Région Grand Est soutient ses entreprises et ses associations à travers son dispositif « Résistance » de 44 millions d’euros. Valérie Bazin-Malgras, témoigne de la situation du département de l’Aube.

La France a été durement frappée par le Covid-19. Comment les entreprises de votre département ont-elles réagi ? Certaines ont-elles fait preuve de résilience ?

L’ensemble des entreprises de textile Auboises, fleurons de l’industrie Française, tels que Lacoste, Petit Bateau, le Coq Sportif, mais également des PME, Tismail et Chanteclair, ont immédiatement réagi et adapté leur outil de production afin de concevoir et fabriquer des masques alter- natifs. L’atelier Chanteclair, installé à Saint Pouange dans ma circonscription, a eu le privilège de fournir le masque choisi par Emmanuel Macron, une fierté pour cette PME dynamique !

Sans délai, nos start-up ont emboité le pas en mettant au point des masques à usage unique et des visières de protection qu’elles produisent sur notre territoire.

Quelles actions avez-vous mené sur votre territoire ?

Je suis restée à l’écoute, vigilante et très active pour répondre aux nombreux acteurs inquiets qui m’ont sollicitée.

Localement, j’ai soutenu plusieurs actions de solidarité, par exemple, j’ai trouvé et offert 3000 mètres d’élastiques à des couturières bénévoles, confrontées à une pénurie, afin de poursuivre, à leur domicile, la confection de masques. Et puis, Benoît Seguin, PDG de Tismail-La Chaussette de France, fabricant de chaussettes à Troyes, m’a contactée pour me faire part de son idée de fabriquer des masques alors que ses ateliers étaient à l’arrêt.

En quelques jours, sous mon impulsion, les premières commandes ont pu lui être passées. Son activité a été sauvée, les emplois préservés et 4 créés. Ce masque, de très bonne qualité, a été homologué « catégorie 1 » par la DGA. Dès les premiers jours de production, j’en ai fait bénéficier les communes de ma circonscription qui en avaient besoin.

Pendant ce drame,

il y a eu beaucoup de peine, d'incertitudes mais aussi

des extraordinaires gestes de solidarité... Y-a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué ?

Dès le début du confinement, j’ai été particulièrement touchée par l’initiative extraordinaire de Jérôme Waldner entre- preneur de ma circonscription. Par le biais des réseaux sociaux, il a fédéré toutes les bonnes volontés pour fournir des moyens de protection adaptés aux besoins des soignants, hôpital local, EHPAD, ambulanciers, infirmiers libéraux, commerçants...

et de la population. 10 000 masques de protection réutilisables et sur-blouses ont été fabriqués par un réseau de cou- turières bénévoles dans les villages du Barséquanais. L’équipement a été complété par des visières réalisées grâce à une imprimante 3D par l’Atelier-Fab Lab tout juste créé.

De nombreux commerces restés ouverts ont fait office de dépôt pour collecter le tissu et les masques finis.

Toutes ces personnes ont contribué à ralentir la propagation de l’épidémie, mais aussi à développer un formidable élan de générosité dans une période où la solidarité est essentielle.

Je n’oublie pas notre club de football professionnel l’ESTAC qui a organisé une vente aux enchères de 25 lots uniques au profit « des héros du quotidien ».

Et maintenant ? Avez-vous

des propositions pour la reprise économique ?

Des mesures pragmatiques, de bon sens, de simplification administrative et réglementaire, d’incitations et de facilités fiscales doivent être mises en place pour accélérer la reprise de la production, booster la consommation avec l’idée d’un certain « patriotisme économique » et favoriser l’investissement dans nos TPE- PME locales.

J’ai d’ailleurs déposé 2 propositions de loi en ce sens : une sur la défiscalisation des heures supplémentaires pour permettre un surcroît d’activité de nos entreprises pour rattraper le retard pris et les pertes accumulées, et une seconde sur l’exonération des charges pour les entreprises qui embaucheraient nos jeunes diplômés afin qu’ils ne soient une génération sacrifiée. La reprise économique doit être une priorité nationale, celle de chaque Français.