Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change par Victor Habert-Dassault

Giuseppe Tomasi di Lampedusa avait tellement raison ! Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change. Nul n’oserait s’opposer au principe de la défense de l’environnement et en même temps les défis sociaux et économiques sont immenses. Concrètement, comment faire ?

Même si le dérèglement est visible à l’œil nu, les Français ne sont pas prêts à tous les sacrifices pour la planète.  La lutte anti-gaspi, oui, le recyclage oui, mais l’écologie punitive, l’écologie contraignante, l’écologie autoritaire, non.

Ils ne veulent plus payer. Les citoyens sont déjà très inquiets face à l’inflation grandissante qui plombe leur budget.

Ils ne peuvent pas non plus parquer leur voiture thermique pour une mobilité douce. Prendre le volant, surtout dans la ruralité, est une absolue nécessité s’ils veulent se rendre au travail, faire les courses, emmener les enfants à l’école et même s’accorder des loisirs...

 

Les Gouvernements successifs ont souvent mis les Français dans l’embarras y compris sur les questions durables. Faute d’anticipation, faute de visibilité, faute de bon sens, des mesurettes font surface et s’érodent.

Je pense notamment aux aides qui incitaient le changement de la chaudière à fioul pour une chaudière à bois. Bonne idée sur le papier et puis la pénurie est arrivée et le prix des pellets s’est envolé. Trois fois plus cher cette année. Aucune réponse n’a été apportée pour compenser, contrairement au fioul. La colère des ménages est légitime.

Je pense aux grands mats équipés de pâles qui leur gâchent soit la vie, soit la vue sur la campagne verdoyante.

Je pense aussi à tous ceux qui entendent à la télévision qu’on se bat pour la planète et qui doivent subir l’installation de blocs d’enfouissement de déchets sous leurs fenêtres. C’est notamment le cas des communes de Bresles et de Bailleul-sur-Thérain aux côtés desquelles je me bats pour que les poubelles de l’Ile-de-France ne soient pas stockées sur notre charmant territoire de l’Oise.

 

Au trio diabolique « inflation-récession-augmentation du prix des énergies », soyons aussi ambitieux que nos concurrents américains. « Ad astra per aspera » ! Misons sur l’innovation et l’attractivité de nos territoires pour inciter les installations d’entreprise.  Comment ? En soutenant la recherche et le développement de ceux qui créent la croissance. En ne se trompant pas d’ennemis. La communication punitive de l’écologisme ne mènera jamais à la « vertuosité » des cercles.

 

Fort heureusement, nous ne partons pas d’une feuille blanche. Nous avons des atouts incontestables. Des forces vives et des cerveaux brillants qui font avancer la science et les technologies. Hier décrié, aujourd’hui jalousé, le nucléaire est à repositionner au cœur de l’échiquier politico-industriel pour assurer les besoins. Il n’y a plus de temps à perdre. La consommation en heures creuses, les énergies vertes ne suffiront pas à compenser les besoins électriques grandissants.

Alors,si nous voulons que toutreste pareil, facilitons la vie de ceux qui participent aux changements : les entrepriseset les entrepreneurs.